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proces inspection académique
9 octobre 2008

2) extrait 2 - des faits..

suite de l'extrait 1 de "convocation.".

Le policier renouvelle ses excuses et affirme que cette affaire est grave.

Je ne comprends pas l’avalanche d’appels téléphoniques sur mon portable vers la mi-juin. alors que je suis en arrêt maladie. Je pensais que cette affaire s’était calmée grâce à l’intervention de la police et de la brigade des mineurs.

            Les appels sont d’une violence inouïe. Pour certains, je dois invoquer le secret professionnel pour faire cesser ces insultes. Les appels émanent du père d’Héliot, de la mère de Laurent, et d’autres personnes que je ne connais pas.

            Un homme me menace de mort. Il sait où j’habite et n’hésitera pas à me tuer.

            Pourquoi est-il aussi en colère contre moi, alors que mon action permet que des enfants du quartier soient protégés ? Je ne vois vraiment pas pourquoi il se sent aussi menacé. Il se calme et va solliciter un nouveau rendez-vous avec madame Durant, l’assistante sociale de la circonscription. Il bénéficie d’un suivi et a une grande confiance en elle.

            Au collège, quand je reviens, la situation est tendue. L’infirmière et le médecin ne m’adressent plus la parole. J’ai l’impression que l’on me fuit. Puis une jeune fille de 3ème se présente à la permanence complètement  affolée. Un homme l’a abordée et lui a recommandé de me dire qu’il sait où j’habite et qu’il va me tuer pour avoir dénoncé le commerçant. L’homme en question est un voisin de ce dernier. Il a un fils qui fréquente l’école primaire. Il a beaucoup de problèmes. Elle l’a souvent vu à la permanence de madame Véronique Durant à la mairie quand elle s’y rend avec sa mère.

            La rassurer. Personne ne me tuera. Les gens ont peur. Ils sont pris de panique depuis quelques jours. ça leur passera. Ils verront que leurs enfants sont protégés par la police. La rumeur cessera…

   Est-ce à cause de ce dossier et d’autres que depuis la rentrée de septembre, la circonscription sociale de la mairie m’envoie des messages des plus surprenants ? La collègue de la circonscription, Véronique Durant qui a en charge le dossier de la mère de Kévin m’appelle début septembre. Elle s’exclame :

            ‑ Ah ! Tu es encore à ton poste.

            Me nargue-t-elle ?

            ‑ Où devrais-je être ? »

            Elle ne répond pas.

            Sait-elle que je suis invitée à la prochaine réunion de synthèse à l’aide sociale à l’enfance pour Kévin ?

            Véronique Durant est très surprise.

            Elle espère quand même que je vais venir. Ma présence serait très utile.

            ‑ Oui mais qui a sollicité cette synthèse ?

            C’est elle. Elle a convoqué Kévin et sa mère au mois d’août. Il fallait s’occuper de leur situation.

            Véronique Durant est soudainement pressée. On se verra à la réunion. Elle est très heureuse que j’y assiste. 

            Elle est peut-être très heureuse, mais je l’y suis moins. Elles ont bien dû apprendre que j’ai signalé l’affaire au maire et à la police. Cela ne doit pas trop leur plaire. Si c’est elle qui a sollicité la réunion de synthèse, c’est elle qui m’a invitée. C’est la règle. La secrétaire de l’aide sociale à l’enfance demande toujours qui l’on invite quand on sollicite cette réunion. Pourquoi Durant a-t-elle convoquée Kévin et sa mère en plein mois d’août ? J’ai revu Kévin et il a semblé très fuyant. Sa mère ne m’a pas téléphoné comme à chaque rentrée des classes. Que se passe t-il ? Je dois en avoir le cœur net. Me rendre à la réunion même si j’ai peur. Depuis quand je me sens menacée ? Un peu plus, un peu moins ! Et si je n’y vais pas, elles vont toutes s’empresser d’appeler la chef à l’Inspection et la chef me convoquera. Je connais à présent la musique !

            Le matin de ce mois de septembre, je me perds en chemin. Je ne trouve plus l’adresse. Une fois, à l’aide sociale à l’enfance, je me perds encore. Je vais au numéro 3 et c’est le 10, le numéro du district. Je monte au deuxième étage et c’est au premier. Je ne suis pas à l’aise. J’ai peur. La dernière réunion a laissé des traces.

            Je discute avec une assistante maternelle dans la salle d’attente. La dame est appelée par une collègue. Il me semble attendre des heures et des heures. Je me suis peut-être encore trompée. Non, c’est bien ici. .Le nom de la salle est affiché sur la porte. La porte qui est fermée.

            Une secrétaire m’appelle. J’entre. Je salue. Pas de réponse. Je m’installe. La chef de la circonscription en bout de table entoure ses deux collègues dont Véronique Durant avec laquelle je travaille régulièrement. Pourquoi ce changement radical dans nos relations depuis quelques mois ? Pourquoi sa chef est-elle là et paraît si heureuse alors que personne ne m’adresse un bonjour ?

            Une dizaine de travailleurs sociaux sont réunis. Véronique Durant expose la situation de Kévin. Tout me semble déformé. L’affaire, la situation. L’histoire de Kévin. Sa scolarité. .D’où proviennent ces informations ? Et encore l’affaire du commerçant qui est déformée.

            Leur révéler la version des faits me paraît indispensable. Je  leur dis que je suis à l’origine du signalement.

Personne ne répond. Le silence. La réunion continue. Je n’existe pas.

            La responsable me fait signe de sortir juste avant la fin de la réunion. Personne ne m’a adressé la parole. Pas un mot. Je suis atterrée. Je n’ai plus de force mais je cours vers le lycée. Il me faut retrouver mes amis pour un réconfort. Au moins les voir puis téléphoner à Véronique Durant pour savoir ce qui se passe. Pourquoi personne ne m’a adressé la parole ?

            Est-ce lié à la dernière réunion ? Je n’aurais pas dû m’énerver.

            Je n’en sais plus rien. Mes idées se brouillent… Je me perds à nouveau en revenant vers le collège. Je ne peux pas aller au lycée. Ce n’est pas le jour. J’ai peur. Je n’ai pas à être au lycée, un jour où je dois être au collège… J’ai l’impression que tout le monde me fuit. C’est pire qu’à la fin du mois de juin. Bien pire. Seule, la principale m’adresse la parole. Quand elle n’est pas là, c’est le silence. La fuite. L’on me fuit et je ne sais pas pourquoi. Pourquoi ce sentiment d’insécurité qui perdure. Même pendant les vacances, je le ressentais sans me l’avouer. ...........................................................

             Je prends le téléphone. Véronique Durant n’est pas là.

            Elle ne sera pas présente pendant longtemps. Véronique Durant ne répondra jamais.

            La semaine suivante, une dame se présente à la permanence du collège. Elle paraît fort en colère. Pourquoi ? C’est la première fois que je la vois. Elle sollicite une aide. Elle y a droit dit-elle. J’ouvre l’armoire. Prends un dossier, le pose sur la table. La dame merépète qu’elle a droit à une aide. Elle m’apporte une lettre du maire. C’est le maire qui l’a écrite devant elle et lui a recommandé de me la remettre.

            Le maire m’écrit. C’est gentil.

            La dame toujours en colère me tend la lettre Je lis. Bizarre. Ce n’est pas une lettre de la mairie. L’emblème n’est pas celui de la mairie. C’est celui du conseil général, c’est la circonscription sociale, la signature est celle de la chef de la circonscription. Son nom est écrit en toute lettre. Non, la dame insiste, convaincue que c’est le maire qui a écrit cette lettre devant elle et qui la lui a donnée. Je lis. Je n’essaie plus de la convaincre. Elle est très en colère.

            Je remplis le dossier et le lui remets pour qu’elle m’apporte les documents. Elle plie la lettre, la range précieusement dans son sac. Elle oublie le dossier. Je le lui tends. Elle le regarde, le plie, le range. Elle sort sans saluer. Pourquoi est-elle en colère ? Elle ne m’apportera pas les documents. Je ne la reverrai pas. Elle n’a pas d’enfants au collège me dira l’intendante.

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